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Pourquoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes : un nouveau sondage des non-votants


1. Tendances en matière de participation électorale

Comme l'indique la figure 1, la participation aux élections fédérales canadiennes, en pourcentage des électeurs inscrits, a oscillé autour de 75 % après la Deuxième Guerre mondiale2. Trois exceptions importantes sont à signaler : 1953, 1974 et 1980. On peut attribuer ces trois baisses en partie au fait que ces élections avaient lieu en plein été ou en hiver3, mais aussi aux situations politiques de l'époque. L'élection de 1953 s'est tenue durant une longue période de domination par un parti. Les élections de 1974 et de 1980 ont été provoquées par la chute de gouvernements minoritaires, dans un climat de mécontentement relatif envers la politique en général.

Par contraste, la baisse récente de participation a été prolongée, le taux fléchissant davantage à chacune des trois dernières élections  –  à 70 % à l'élection fédérale de 1993, 67 % en 1997, et à un peu plus de 61 %* en 2000. La question de la participation électorale, qui n'intéressait autrefois qu'un petit groupe d'universitaires, est devenue une source de préoccupation pour l'ensemble du milieu de la recherche, les médias et les citoyens vigilants.

Comme le montre la figure 2, la participation électorale est en baisse dans beaucoup d'autres pays industrialisés4. Aux élections législatives en France, elle a atteint des niveaux aussi bas que ceux observés au Canada; au Royaume-Uni, elle est descendue encore plus bas5. Aux élections présidentielles aux États-Unis, le taux de participation des électeurs inscrits baisse depuis deux décennies. Certes, les déficiences du processus d'inscription y comptent pour beaucoup. À peine la moitié des Américains en âge de voter exercent leur droit de vote aux élections présidentielles, et la proportion est encore plus faible pour les autres scrutins.

La baisse de participation électorale au Canada n'a donc rien d'exceptionnel. Elle n'en demeure pas moins préoccupante. Cette étude vise à définir les causes sous-jacentes du problème afin qu'on puisse adopter des mesures efficaces pour y remédier.


Le taux de participation de 61,2 % de 2000 a été rajusté pour un taux définitif de 64,1 % après notre mise à jour habituelle du Registre national des électeurs pour en retirer les noms des électeurs décédés et les doublons provenant des déménagements. Le directeur général des élections du Canada a expliqué le rajustement lors de sa comparution du 6 octobre 2003 devant le Sous-comité de la révision des limites des circonscriptions électorales et lors de sa comparution du 5 mars 2004 sur le budget principal des dépenses 2004, devant le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.

Les données sur la participation aux élections fédérales canadiennes sont tirées de L'histoire du vote au Canada, Ottawa, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1997, tableau 1, p. 108.

3  En août 1953, juillet 1974 et février 1980.

Les données de la figure 2 sont celles de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA).

Electoral Commission, Voter engagement and young people, Londres, 2002. Voir le site (en anglais seulement) http://www.electoralcommission.org.uk/about-us/voterengageyoungppl.cfm


Figure 1. Participation aux élections fédérales canadiennes (1945 – 2000)

Graphique montrant la participation aux élections fédérales canadiennes de 1945 à 2000

Figure 2. Participation électorale dans certains pays étrangers

Graphique montrant la participation électorale en France, au Royaumme Uni et aux États-Unis