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Manuel sur le financement politique des candidats et des agents officiels (EC 20155) – Décembre 2023

3. Contributions

Le présent chapitre définit ce qui constitue une contribution et ce qui n'en est pas, explique les règles concernant l'administration des contributions et fournit des exemples. On y aborde les sujets suivants :

  • Qu'est-ce qu'une contribution?
  • Qu'est-ce que la valeur commerciale?
  • Qui peut apporter une contribution à qui, et quels sont les montants autorisés?
  • Les congés payés, le bénévolat, les commandites et la publicité sont-ils des contributions?
  • Quelles sont les règles concernant les reçus pour contributions, les contributions anonymes et les contributions inadmissibles?

Qu'est-ce qu'une contribution?

Une contribution est un don en argent (contribution monétaire), en biens ou en services (contribution non monétaire).

Contribution monétaire Contribution non monétaire
Une contribution monétaire est toute somme d'argent offerte et non remboursable.

Les contributions monétaires peuvent prendre la forme d'argent comptant, de chèques ou de mandats, de paiements par carte de crédit ou carte de débit, ou de paiements en ligne (à l'exception des contributions en cryptomonnaie).
Une contribution non monétaire est la valeur commerciale d'un service (sauf d'un travail bénévole) ou de biens, ou de l'usage de biens ou d'argent, s'ils sont fournis sans frais ou à un prix inférieur à leur valeur commerciale. Les contributions en cryptomonnaie et les intérêts auxquels renonce un prêteur constituent des contributions non monétaires.

Qu'est-ce que la valeur commerciale?

Les contributions non monétaires sont consignées à leur valeur commerciale. On entend par valeur commerciale d'un bien ou d'un service le prix le plus bas exigé pour une même quantité de biens ou de services de la même nature, ou pour le même usage de biens ou d'argent, au moment de leur fourniture, par :

  • soit le fournisseur, dans le cas où il exploite l'entreprise qui les fournit;
  • soit une autre personne qui les fournit à une échelle commerciale dans la région, dans le cas où le fournisseur n'exploite pas une telle entreprise.

Note : Si la valeur commerciale d'une contribution non monétaire est de 200 $ ou moins et qu'elle provient d'un particulier qui n'exploite pas une entreprise fournissant ce bien ou ce service, le montant de la contribution est réputé nul.

Exemples
  1. David, qui n'exploite pas une entreprise de location de matériel de bureau, prête une photocopieuse au bureau de campagne pour la période de la campagne. L'agent officiel doit déterminer la valeur commerciale de cette contribution non monétaire en vérifiant auprès des fournisseurs locaux combien il en aurait coûté de louer cet appareil pendant cette période. Si le montant est supérieur à 200 $, une contribution non monétaire doit être déclarée. Si le montant est de 200 $ ou moins, la contribution est réputée nulle et ne doit pas être déclarée.
  2. Paula, qui travaille à son compte dans le domaine de la technologie de l'information, propose d'installer gratuitement les ordinateurs dans le bureau de campagne. Il s'agit d'une contribution non monétaire de la part de Paula. La valeur commerciale est égale au prix le plus bas habituellement demandé par Paula pour des services de même nature et de même ampleur.

Qui peut apporter une contribution?

Seul un particulier qui est citoyen canadien ou résident permanent du Canada peut apporter une contribution à un parti enregistré, à une association enregistrée, à un candidat, à un candidat à la direction ou à un candidat à l'investiture.

Les contributions de mineurs peuvent être acceptées, mais les entités politiques devraient se demander si la personne apporte volontairement une contribution en utilisant ses propres fonds ou biens.

Tout montant consacré à la campagne à même les fonds personnels du candidat constitue une contribution. Font exception les fonds utilisés pour payer des dépenses personnelles (voir le chapitre 10) ou des dépenses relatives aux litiges (voir le chapitre 12), et qui ne sont pas déposés dans le compte bancaire de la campagne.

Si le candidat obtient un prêt d'une institution financière pour apporter une contribution à sa propre campagne, le prêt doit être garanti par les biens personnels du candidat.

Note : Les personnes morales, les syndicats, les associations et les groupes ne peuvent pas apporter de contributions.

Plafonds des contributions, des prêts et des cautionnements de prêts à un candidat

Le tableau ci-dessous présente les plafonds pour les candidats. Les plafonds applicables aux entités sont fournis au chapitre 1, Tableaux de référence et échéances.

Plafonds des contributions, des prêts et des cautionnements de prêts à un candidat
Entité politique Plafond annuel de 2024 Plafond par élection déclenchée entre le 1er janv. et le 31 déc. 2024
Au total, à l'ensemble des associations enregistrées, des candidats à l'investiture et des candidats de chaque parti enregistré 1 725 $* s.o.
À chaque candidat indépendant s.o. 1 725 $*

Notes

  • Seul un particulier qui est citoyen canadien ou résident permanent du Canada peut apporter une contribution.
  • Les plafonds des contributions s'appliquent au montant total des contributions, au solde impayé des prêts accordés pendant la période de contributions et au montant de tout cautionnement de prêt accordé pendant la période de contributions dont un particulier reste responsable.
  • La somme de ces trois montants ne peut dépasser le plafond des contributions à aucun moment pendant la période de contributions applicable.

Il y a une exception au plafond des contributions :

  • Un candidat peut donner, sous forme de contributions, de prêts et de cautionnements de prêts, un montant total de 5 000 $ à sa propre campagne. Un candidat peut également donner, sous forme de contributions, de prêts et de cautionnements de prêts, un montant additionnel total de 1 725 $* par année civile à d'autres candidats, à des associations enregistrées et à des candidats à l'investiture de chaque parti. (Cela inclut les contributions versées à l'association enregistrée de la circonscription du candidat ainsi qu'à la campagne d'investiture du candidat.)

*Les plafonds augmenteront de 25 $ le 1er janvier de chaque année subséquente.

Exemples
  1. Indra apporte une contribution monétaire de 1 000 $ à un candidat en mars. Le mois suivant, elle apporte une contribution non monétaire ayant une valeur commerciale de 725 $ au même candidat. Indra a alors atteint le plafond des contributions pour l'année à l'ensemble des candidats, des associations enregistrées et des candidats à l'investiture du parti enregistré.
  2. Max décide de verser 1 725 $ au parti enregistré qu'il appuie. Il verse également 725 $ à l'association enregistrée de ce parti dans sa circonscription. Lorsqu'une élection fédérale est déclenchée au cours de l'année, il verse 1 000 $ au candidat du parti dans sa circonscription. Max a donc atteint le plafond annuel des contributions au parti enregistré ainsi que le plafond annuel des contributions aux candidats, associations enregistrées et candidats à l'investiture du parti enregistré. Toutefois, il peut apporter une contribution aux entités politiques d'autres partis enregistrés.
  3. Clara a apporté une contribution de 1 725 $, dans sa circonscription, à l'association enregistrée du parti qu'elle appuie. Au cours de l'année, une élection est déclenchée, et Clara verse 1 725 $ au candidat du parti dans sa circonscription. L'agent officiel du candidat, informé de la contribution antérieure à l'association, retourne le chèque à Clara, puisque la première contribution atteignait déjà le plafond annuel.

    Note : Il importe que les agents financiers des associations de circonscription et des candidats à l'investiture et les agents officiels des candidats se tiennent informés les uns les autres des contributions, prêts et cautionnements de prêts, parce que le plafond annuel s'applique au montant total de ces contributions.
  4. Pierre a prêté 1 725 $ à un candidat dans sa circonscription au début de l'année. Le montant complet demeure impayé en date du 31 décembre. Par conséquent, Pierre ne pouvait pas apporter une autre contribution ou consentir un autre prêt ou cautionnement de prêt à un candidat, une association enregistrée ou un candidat à l'investiture du même parti pendant cette année. La somme des contributions, des prêts et des cautionnements de prêts ne peut excéder le plafond des contributions à aucun moment pendant la période de contributions applicable.
  5. Tamara se présente comme candidate à une élection et elle souhaite apporter la contribution maximale à sa propre campagne. L'année dernière, elle a versé une contribution de 2 700 $ à sa campagne d'investiture. Cette année, elle apporte une contribution de 5 000 $ à sa campagne électorale, en plus d'une contribution de 1 725 $ à l'association enregistrée dans sa circonscription. Elle contribue également 1 725 $ au parti enregistré. Ainsi, Tamara a atteint le plafond des contributions pour sa campagne électorale et le plafond annuel fixé pour les contributions apportées au parti enregistré et à l'ensemble des candidats, des associations enregistrées et des candidats à l'investiture du parti enregistré.

Note : Ces exemples se fondent sur les plafonds en vigueur pour 2024.

Un congé payé pour un candidat n'est pas une contribution

L'employeur peut accorder un congé payé à son employé pendant la période électorale pour lui permettre de se porter candidat à l'investiture ou candidat. Ce congé payé n'est pas une contribution.

Le travail bénévole n'est pas une contribution

Qu'est-ce que le travail bénévole?

Le travail bénévole signifie des services fournis sans rémunération par une personne en dehors de ses heures normales de travail, à l'exclusion de ceux qui sont fournis par une personne travaillant à son compte (un travailleur autonome) et pour lesquels elle demande habituellement une rémunération.

Le travail bénévole n'est pas une contribution.

Qui peut travailler bénévolement?

Toute personne peut travailler bénévolement pour une entité politique, même si elle n'a pas le statut de citoyen canadien ou de résident permanent du Canada.

Un travailleur autonome ne peut pas offrir bénévolement des services pour lesquels il demanderait habituellement une rémunération. Les services fournis constituent une contribution non monétaire, et non pas du travail bénévole. Cette personne doit être un donateur admissible aux termes des règles sur les contributions et ne doit pas dépasser son plafond des contributions.

Les personnes travaillant sur appel ou selon un horaire variable peuvent faire du bénévolat pour une entité politique, pourvu qu'elles ne travaillent pas à leur compte dans le même secteur d'activité et que leur employeur ne leur donne pas instruction de travailler pour l'entité politique alors qu'elles reçoivent une indemnité de rappel ou une autre forme de rémunération.

Par contre, les personnes morales, les syndicats, les associations ou les groupes ne sont pas autorisés à offrir leurs services bénévolement, mais leurs employés ou leurs membres peuvent le faire indépendamment.

Note : Pour déterminer si une personne est un employé ou un travailleur autonome, vérifiez si elle reçoit un salaire ou une rémunération, si des retenues sont prélevées sur sa paie, et si elle reçoit un feuillet T4 de son employeur ou d'une entreprise aux fins de l'impôt sur le revenu. Si c'est le cas, la personne est un employé aux fins de la Loi électorale du Canada et elle peut travailler bénévolement dans les mêmes fonctions que dans son emploi, en dehors de ses heures normales de travail.

Exemples
  1. Nana, qui est enseignante, offre de travailler bénévolement le soir pour la campagne du candidat; son travail consistera à téléphoner aux membres du parti. Il s'agit de travail bénévole, et non d'une contribution.
  2. Alex, un graphiste travaillant à son compte, propose de créer gratuitement un prospectus pour le candidat. Comme Alex travaille à son compte et qu'il demande habituellement une rémunération pour ces services, la conception de ce prospectus n'est pas du travail bénévole. La valeur commerciale du service doit être consignée comme une contribution non monétaire. Dans ce cas, la valeur commerciale est le prix le plus bas habituellement demandé pour ce service par Alex.
  3. Béatrice travaille pour une entreprise et est rémunérée pour demeurer en disponibilité chaque fin de semaine. Pendant sa période de disponibilité, en attendant un appel de son employeur, elle travaille bénévolement à l'élaboration de la stratégie de communication du candidat. Dans ce cas, il s'agit de travail bénévole. Cependant, si l'entreprise avait donné instruction à Béatrice de travailler pour la campagne pendant qu'elle reçoit une rémunération, les services fournis constitueraient une contribution inadmissible de la part de l'entreprise.

Rémunérer une partie du travail des bénévoles

Les bénévoles peuvent recevoir une rémunération pour une partie de leur travail, mais dans ce cas, le travail rémunéré n'est pas bénévole. Une entente doit être en place avant que le travail soit effectué. Elle peut prévoir des conditions de rémunération incitatives ou axées sur le rendement, plutôt qu'un taux fixe.

Lorsqu'une entente est en vigueur, la campagne est responsable des dépenses associées.

La rémunération versée pour le travail effectué pendant la période électorale constitue presque toujours une dépense électorale. Si elle est parfois considérée comme une dépense électorale avant la période électorale, ce n'est jamais le cas après la période électorale. Voir la section Travailleurs de campagne et dépenses connexes au chapitre 9, Dépenses électorales, pour connaître les détails sur la période d'exécution du travail et la déclaration des dépenses.

Si la campagne verse une rémunération (autre qu'un cadeau symbolique) à un bénévole sans qu'une entente ait été préalablement conclue, ce paiement constituera une utilisation inadéquate des fonds de la campagne qu'il faudrait rembourser.

Les candidats ne peuvent pas s'engager à rémunérer leurs bénévoles ou à leur remettre une rétribution sous condition que la campagne ait suffisamment de fonds après l'élection. Cette rémunération ferait office de cadeau et serait assujettie au seuil de 200 $ établi pour les cadeaux symboliques (voir la prochaine section).

Une facture décrivant la nature de la dépense est requise pour les paiements de 50 $ ou plus. Étant donné que les dépenses de rémunération peuvent varier considérablement, il est recommandé de fournir une entente écrite ou un autre document précisant la rémunération versée à un bénévole pour justifier les montants déclarés. Si les dépenses ne sont pas justifiées de façon adéquate, les vérificateurs d'Élections Canada pourraient demander un suivi. Faute de pièce justificative, les paiements pourraient être considérés comme une utilisation inadéquate des fonds de la campagne qu'il faudrait rembourser.

Note : Si la campagne paie ses travailleurs, elle pourrait être tenue de leur délivrer des feuillets T4 ou T4A aux fins de l'impôt sur le revenu. Pour plus d'information, veuillez consulter le site Web de l'Agence du revenu du Canada.

Exemples
  1. Sam travaille à temps plein, à titre d'agent administratif, comme membre du personnel d'un député. Lorsque le député se porte candidat à la prochaine élection, afin de travailler bénévolement pour la campagne, Sam prend un congé non payé (ou payé, si le congé a été accumulé suivant les conditions d'emploi en vigueur, lesquelles ne prévoient pas de congé pour soutenir une entité politique). Le candidat offre à Sam un montant fixe de 1 000 $ pour les heures qu'il travaillera pendant la période électorale. L'agent officiel consigne l'entente établie par écrit au début de la campagne, et la rémunération est une dépense électorale qui doit être déclarée.
  2. Suzanne est rémunérée pour gérer les comptes de médias sociaux d'un candidat pendant la période électorale. Elle a signé une entente qui décrit les tâches qu'elle accomplira et son salaire horaire. Souvent, lorsqu'elle a terminé les tâches pour lesquelles elle est payée, Suzanne travaille bénévolement pour la campagne. Il s'agit d'une combinaison acceptable de travail rémunéré et bénévole. Les dépenses engagées au titre de l'entente sont des dépenses électorales qui doivent être déclarées. Aucune déclaration n'est requise pour le travail bénévole.
  3. L'agent officiel s'engage à verser 700 $ à Saul, un bénévole qui travaille chaque jour, si la campagne a encore de l'argent à la fin de l'élection. Si l'agent officiel effectue ce paiement, qui est conditionnel à la présence de fonds suffisants, il ne s'agit pas d'une rémunération, mais d'un cadeau symbolique assujetti au seuil de 200 $. Le paiement, qui dépasse le seuil de 200 $, constitue une utilisation inadéquate des fonds de la campagne qu'il faudrait rembourser.

Cadeaux symboliques et fêtes de remerciement

La campagne du candidat peut offrir à chacun des bénévoles un cadeau symbolique dont la valeur totale n'excède pas 200 $, et organiser une fête de remerciement. Un cadeau peut être monétaire, comme une rétribution, ou non monétaire, et n'est pas considéré comme une rémunération. Les dépenses associées font partie des autres dépenses de campagne, ne sont pas visées par le plafond des dépenses électorales et ne sont pas remboursables.

Si la campagne offre aux bénévoles des cadeaux dont la valeur excède le seuil établi pour les cadeaux symboliques, ces derniers seront considérés comme une utilisation inadéquate des fonds de la campagne qu'il faudrait rembourser.

N'oubliez pas que les biens immobilisés d'une valeur supérieure à 200 $ dont la campagne n'a plus besoin ne peuvent pas être donnés comme cadeaux. Ils doivent être cédés à une entité politique spécifique ou vendus dans le cadre de la disposition de l'excédent.

Exemples
  1. Après l'élection, la campagne organise une soirée pizza pour ses bénévoles. Ils reçoivent chacun un sac de voyage d'une valeur de 50 $ et une carte-cadeau de 100 $ en guise de remerciement pour leur excellent travail. Le coût des cadeaux et de la fête de remerciement est une autre dépense de campagne qui n'est pas visée par le plafond des dépenses électorales et n'est pas remboursable.
  2. L'agent officiel décide de donner 200 $ à Saul, un bénévole, à la fin de l'élection. Il s'agit d'un cadeau symbolique acceptable (et c'est le maximum total que Saul peut recevoir de la campagne en guise de cadeaux). Ce montant de 200 $ est une autre dépense de campagne qui n'est pas visée par le plafond des dépenses électorales et n'est pas remboursable.
Référence ALI

Veuillez consulter la note d'interprétation 2019-01, Travail bénévole, sur le site Web d'Élections Canada pour en savoir davantage à ce sujet.

Commanditer une activité politique ou en faire la publicité est une contribution

La réception d'argent par une entité politique en échange de placements publicitaires ou promotionnels visant les membres ou les partisans de l'entité politique n'est pas considérée comme une opération commerciale. Cet argent constitue plutôt une contribution, visée par le plafond des contributions et aux règles d'admissibilité.

Exemple

La campagne d'un candidat organise un tournoi de golf pour amasser des fonds. La campagne invite des particuliers à commanditer un trou : pour 200 $, leur nom sera imprimé sur une petite pancarte fixée au mât du drapeau. Le montant total payé par chaque particulier est une contribution apportée au candidat. La campagne n'invite pas de sociétés ni de syndicats à commanditer un trou, car seuls les particuliers peuvent apporter des contributions.

Les activités menées par des tiers de concert avec la campagne du candidat peuvent être des contributions

Règle générale

Des personnes ou des groupes autres que des entités politiques affiliées (c'est-à-dire des tiers) organiseront parfois des activités en faveur de la campagne d'un candidat, soit en dehors d'une élection ou pendant une élection. En règle générale, si le tiers agit indépendamment de la campagne, il n'y a pas de contribution. L'activité est plutôt une dépense du tiers et est visée par toutes les règles applicables.

Toutefois, si le tiers travaille avec la campagne, l'activité du tiers peut constituer une contribution.

Si le tiers fournit directement des biens ou des services à la campagne du candidat, il s'agit clairement d'une contribution. De plus, si une activité est réalisée de concert avec la campagne, la dépense engagée par le tiers pour l'activité pourrait être une contribution non monétaire. Toute contribution de ce genre sera visée par toutes les règles sur les contributions, y compris le plafond des contributions et l'interdiction faite à toute personne autre qu'un citoyen canadien ou résident permanent d'apporter une contribution.

Note : Vous trouverez ci-dessous des actes qui constituent ou qui ne constituent pas une concertation qui donne lieu à une contribution, toutefois chaque situation est différente et doit être évaluée en fonction de tous les faits pertinents. Pour les campagnes, une pratique exemplaire consisterait à agir indépendamment des tiers pour éviter d'accepter des contributions qui pourraient être inadmissibles ou illégales.

Une contribution peut découler d'une concertation d'une activité qui bénéficie à la campagne du candidat si la campagne a commis l'un ou plusieurs des actes suivants :

  • demander au tiers de mener l'activité ou le suggérer;
  • prendre part de façon appréciable aux décisions concernant l'activité;
  • communiquer au tiers de l'information sur ses plans ou ses besoins, lesquels influencent la façon dont le tiers organise ou mène l'activité.

En soi, les types de concertations suivantes n'entraînent pas de contribution :

  • le fait pour un tiers d'appuyer publiquement le candidat;
  • le fait pour la campagne de communiquer au tiers de l'information sur ses positions de principes;
  • le fait pour la campagne de communiquer au tiers des renseignements publics;
  • le fait pour le candidat et le tiers de participer à la même activité ou de s'inviter mutuellement à une activité.

Note : Dans les cas où il n'y a pas eu de concertation parce que la campagne du candidat n'était pas au courant de l'activité ou n'a pas agi d'une manière qui indiquerait qu'elle a accepté la contribution, un tiers peut néanmoins contrevenir à l'interdiction d'esquiver les plafonds des contributions ou les restrictions quant à la source des contributions. Par exemple, ce serait le cas si le tiers assumait les coûts liés à la sollicitation de contributions pour un candidat ou s'il avait offert, en tant que fournisseur, un rabais exclusif à la campagne sans révéler que ce même rabais n'était pas offert à d'autres.

Participation à des activités de tiers

Si un candidat est invité à une activité organisée par un tiers en période préélectorale ou électorale, et si l'on peut raisonnablement considérer que l'invitation du tiers avait pour but de favoriser l'élection du candidat, il s'agit alors d'une activité réglementée.

Une activité n'est pas réglementée si :

  • l'invité est un député, et sa participation est raisonnablement liée à ses fonctions parlementaires (uniquement en période préélectorale, le Parlement étant dissous en période électorale);
  • l'activité consiste en un débat ou fait partie d'une série d'activités quasi identiques avec des candidats ou des chefs de parti concurrents;
  • le candidat a été invité pour une raison précise, qui n'est pas de le favoriser dans le contexte d'une élection.

Une combinaison des facteurs suivants peut également indiquer qu'une activité n'est pas réglementée :

  • le candidat joue un rôle marginal dans l'activité, tel que faire de brèves remarques qui ne sont pas essentielles à l'activité;
  • le candidat a été invité avant d'annoncer son intention de se présenter à l'élection;
  • l'activité n'est pas de nature partisane; il pourrait s'agir par exemple d'une activité caritative (à noter qu'une activité axée sur un enjeu précis peut tout de même être partisane, selon la manière dont le tiers présente l'enjeu);
  • l'organisateur ne mène aucune autre activité qui est réglementée par le régime des tiers ou qui entraîne une contribution au candidat;
  • l'activité et la liste d'invités ont été prévues avant le déclenchement de l'élection (autre qu'une élection générale à date fixe).

Une activité réglementée constitue soit une activité partisane d'un tiers, soit une contribution du tiers. Il s'agit d'une contribution si :

  • l'activité est organisée à l'initiative d'un candidat;
  • il y a avec la campagne du candidat une concertation qui donne à penser que le tiers n'agit pas de manière indépendante.

Les communications sommaires à propos d'une activité, entre un tiers et la campagne du candidat, ne portent pas atteinte à l'indépendance du tiers et ne représentent pas une forme de concertation. Le tiers peut s'entendre avec la campagne sur la logistique (la date, l'heure et le sujet de l'allocution du candidat), pourvu qu'il n'y ait aucune discussion stratégique visant à maximiser le bénéfice pour l'ensemble de la campagne du candidat. Le tiers peut également renseigner la campagne sur le lieu, l'équipement audiovisuel fourni, les autres orateurs et l'auditoire.

Lorsqu'une activité est une contribution potentielle, si le tiers n'est pas un donateur admissible ou est un particulier qui dépasserait son plafond des contributions, il doit être engagé à l'avance comme fournisseur et facturer à la campagne le montant qui constituerait autrement une contribution.

Exemples
  1. En période électorale, un candidat demande à faire une déclaration dans une usine, avec les employés en arrière-plan. L'entreprise accepte. Comme l'activité est organisée pour le compte du candidat, elle constitue une contribution potentielle. L'entreprise doit facturer à la campagne la valeur commerciale des biens et services qu'elle a fournis pour l'activité afin de ne pas apporter une contribution illégale. Ce montant constitute aussi une dépense électorale du candidat. Comme la valeur commerciale de l'utilisation d'une partie de l'usine comme lieu de rassemblement n'est pas vérifiable, elle n'est pas incluse dans le calcul.
  2. Pendant la période électorale, un tiers qui est un groupe décide d'organiser une activité en appui à un candidat. Le tiers et la campagne se concertent sur l'heure, le lieu, les points d'allocution et la liste des invités. Compte tenu de cette concertation, l'activité est une contribution potentielle. Le tiers doit facturer à la campagne du candidat la valeur commerciale des biens et services qu'il a fournis pour l'activité afin de ne pas apporter une contribution illégale. Ce montant constitue aussi une dépense électorale du candidat.
  3. Pendant la période préélectorale, un candidat demande à un tiers d'utiliser ses ressources internes pour l'aider à recruter des bénévoles pour un événement à venir. Le tiers ne doit pas accepter la demande. Le recrutement de bénévoles de cette façon serait une contribution de la part du tiers au candidat.

Note : Dans certaines circonstances, même s'il n'y a pas concertation, il pourrait y avoir collusion pendant une période préélectorale ou électorale, particulièrement s'il y a un partage d'informations. Voir le chapitre 16, Interaction avec des tiers pendant les périodes préélectorales et électorales.

Référence ALI

Veuillez consulter la note d'interprétation 2021-01, Participation à des activités de tiers s'apparentant à des activités de campagne, en période préélectorale ou électorale, sur le site Web d'Élections Canada pour en savoir davantage à ce sujet.

Accepter et consigner les contributions

Seul l'agent officiel peut accepter les contributions à la campagne du candidat.

Les tableaux suivants présentent des points importants à retenir concernant l'acceptation et la consignation de contributions reçues dans différents scénarios.

Note : Lorsqu'une adresse domiciliaire est exigée, une adresse postale est acceptable s'il s'agit de l'adresse à laquelle le donateur reçoit habituellement le courrier adressé à son ménage (p. ex. une adresse de poste restante dans une région rurale).

Montant de la contribution Points à retenir
20 $ ou moins
  • Les contributions anonymes peuvent être acceptées.
Plus de 20 $, mais au plus 200 $
  • Le prénom et le nom de famille complets du donateur doivent être consignés. Les initiales ne sont pas acceptées.
  • Un reçu de contribution doit être délivré.
  • S'il délivre un reçu d'impôt, l'agent officiel doit aussi consigner l'adresse domiciliaire du donateur. Une adresse commerciale ne peut y être substituée.
Plus de 200 $
  • Le prénom et le nom de famille complets du donateur doivent être consignés. Les initiales ne sont pas acceptées.
  • L'adresse domiciliaire du donateur doit être consignée. Une adresse commerciale ne peut y être substituée.
  • Un reçu de contribution doit être délivré.

Note : Lorsque le total des contributions d'un particulier dépasse 200 $, son nom, son adresse partielle et les montants des contributions indiqués dans le rapport financier seront publiés sur le site Web d'Élections Canada.

Mode de versement de la contribution Points à retenir
Virement électronique
  • Si seul le nom du donateur est inscrit sur le relevé bancaire, il faut communiquer avec la personne pour obtenir les autres renseignements requis.
Service de paiement en ligne
  • Des frais de traitement peuvent s'appliquer.
  • Le plein montant versé est consigné comme une contribution, et les frais de traitement sont consignés comme une autre dépense de campagne.

    Par exemple, si la campagne reçoit une contribution de 500 $ par l'entremise d'un service de paiement en ligne, et que le montant net déposé dans le compte bancaire est de 490 $, l'agent officiel doit consigner une contribution de 500 $ (et délivrer un reçu de contribution) et une autre dépense de campagne de 10 $.
Mode de paiement non traçable
  • Nous recommandons aux campagnes de n'accepter que les contributions versées par un mode de paiement traçable.
  • Une campagne voudra peut-être refuser les contributions versées par mandat bancaire, par traite bancaire ou par carte de crédit prépayée, sauf si elle est convaincue de l'identité du donateur et du fait que celui-ci a utilisé ses propres fonds.

Source d'une contribution Points à retenir
Chèque provenant d'un compte bancaire conjoint
  • En général, la contribution est consignée sous le nom du particulier qui a signé le chèque.
  • Si un chèque est accompagné d'instructions signées par les deux titulaires du compte, indiquant comment la contribution doit être répartie entre les donateurs, les contributions doivent être déclarées conformément à ces instructions.
Carte de crédit payée à partir d'un compte bancaire conjoint
  • Lorsqu'une contribution est versée par carte de crédit et que le solde de cette carte est payé à partir d'un compte bancaire conjoint, la contribution est généralement consignée sous le nom du titulaire de la carte.
  • Un cotitulaire du compte bancaire conjoint peut apporter une contribution au moyen de la même carte de crédit, même si celle-ci n'est pas à son nom. Toutefois, la campagne devrait obtenir l'assurance que le donateur utilise ses propres fonds (p. ex. en ajoutant une attestation à cocher dans son système de contribution en ligne).
Société de personnes
  • La société de personnes doit fournir par écrit les renseignements suivants :
    • les nom et adresse domiciliaire de chaque donateur;
    • la nature volontaire de chaque contribution;
    • le destinataire;
    • le montant de chaque contribution.
  • Ces renseignements doivent être signés et datés par chaque donateur.
  • Chaque sociétaire qui apporte une contribution devrait déduire le montant de sa contribution des prochains revenus qu'il retirera de la société.
Propriétaire d'entreprise individuelle non constituée en personne morale
  • La contribution doit être consignée sous le nom du particulier, et non de l'entreprise, en indiquant son adresse domiciliaire lorsque celle-ci est requise.

Moment où la contribution est reçue Points à retenir concernant les reçus d'impôt
Avant que le candidat ne soit confirmé par le directeur du scrutin
  • Aucun reçu d'impôt ne peut être délivré.
Après le jour de l'élection
  • Aucun reçu d'impôt ne peut être délivré, sauf si la contribution a été reçue dans le mois suivant le jour de l'élection et était en transit le jour de l'élection.

Note : Les agents officiels doivent délivrer les reçus d'impôt à mesure qu'ils reçoivent des contributions et au plus tard un mois après le jour de l'élection.

Accepter des contributions en cryptomonnaie

Une contribution en cryptomonnaie est une contribution non monétaire; elle ne donne pas droit à un reçu d'impôt.

Le montant de la contribution correspond à la valeur commerciale de la cryptomonnaie au moment de sa réception. La valeur commerciale est déterminée de deux façons :

  • Si l'opération a été effectuée au moyen d'un processeur de paiements (comme BitPay) qui fournit un taux de change, appliquez ce taux;
  • Si l'opération n'a pas été effectuée au moyen d'un processeur de paiement ou qu'aucun taux de change n'est fourni, appliquez un taux raisonnable en vigueur sur l'une des principales plateformes d'échange (comme Coinbase) au moment se rapprochant le plus de l'heure à laquelle la contribution a été effectuée. La valeur doit être facilement vérifiable.

Une transaction en cryptomonnaie entraînera presque toujours des frais de traitement. Le montant total versé par le particulier est une contribution à l'entité politique, et les frais de traitement sont une dépense.

Les entités politiques devraient établir un processus en deux étapes pour identifier les donateurs de contributions de plus de 20 $ et consigner les données transactionnelles de la chaîne de blocs, de sorte que les contributions puissent être vérifiées.

Pour les contributions dont la valeur n'excède pas 200 $, si le donateur ne fait pas le commerce de cryptomonnaies, le montant de la contribution est réputé nul. Toutefois, le donateur doit avoir le droit d'apporter une contribution conformément aux règles applicables. Si la valeur d'une contribution excède 20 $, la campagne doit consigner le nom du donateur.

En toutes circonstances, les campagnes doivent se rappeler les règles anti-évitement prévues par la Loi électorale du Canada et surveiller les contributions qu'elles reçoivent pour relever toute irrégularité ou tout montant inhabituel.

Référence ALI

Veuillez consulter la note d'interprétation 2019-12, Cryptomonnaies, sur le site Web d'Élections Canada pour en savoir davantage à ce sujet.

Délivrer des reçus pour contributions

Un reçu doit être délivré pour toute contribution monétaire dont la valeur excède 20 $ ou pour toute contribution non monétaire supérieure à 20 $ qui n'est pas réputée nulle. Seul l'agent officiel peut remettre des reçus officiels de contributions, y compris les reçus d'impôt.

Des reçus d'impôt ne peuvent être délivrés que pour les contributions monétaires reçues pendant la période commençant le jour de la confirmation de la candidature par le directeur du scrutin, et se terminant un mois après le jour de l'élection. Selon les directives de l'Agence du revenu du Canada, les contributions reçues après le jour de l'élection doivent avoir été en transit durant le jour de l'élection pour donner droit à un reçu d'impôt (voir la circulaire IC75-2R9).

Les reçus d'impôt doivent être produits au moyen du formulaire prescrit, papier ou électronique.

Des reçus d'impôt papier peuvent être obtenus auprès d'Élections Canada. Point important à retenir : l'agent officiel doit retourner tous les formulaires papier (c.-à-d. les copies des reçus utilisés, ainsi que les reçus inutilisés ou annulés) à Élections Canada au plus tard un mois après le jour de l'élection.

L'agent officiel peut aussi choisir d'utiliser le logiciel Rapport financier électronique (RFE) d'Élections Canada pour délivrer tous les reçus. Il n'aura ainsi pas besoin d'utiliser les reçus d'impôt papier d'Élections Canada. Le logiciel est accessible gratuitement à partir du Centre de service aux entités politiques.

Exemple

Clara a versé 300 $ à Pierre, qui a annoncé qu'il se présenterait comme candidat à la prochaine élection. Une fois la candidature de Pierre confirmée, Clara lui a apporté une autre contribution de 500 $. Elle recevra donc un reçu d'impôt pour 500 $, bien qu'elle ait versé en tout 800 $. Elle devra également recevoir un reçu officiel (non valide aux fins de l'impôt) pour le montant initial de 300 $.

Déterminer la date de la contribution

Puisque la plupart des plafonds des contributions sont établis par année civile, la date à laquelle une contribution est apportée est importante, notamment pour la production du rapport du candidat, puisque cette date y sera inscrite comme « date de réception » de la contribution.

La date de la contribution correspond généralement au moment où la contribution est entre les mains de l'agent officiel. Des exceptions s'appliquent aux contributions effectuées par la poste, par chèque postdaté et par voie électronique.

La contribution est effectuée Date de la contribution
En personne La date à laquelle la contribution est entre les mains de l'agent officiel du candidat.
Par la poste La date inscrite sur le cachet de la poste, sur l'enveloppe. Si le cachet n'est pas lisible, la date de la contribution correspond au moment où l'agent officiel reçoit l'enveloppe. La campagne doit conserver l'enveloppe timbrée au dossier.
Par chèque postdaté, quel que soit le mode d'acheminement La date inscrite sur le chèque.
Par voie électronique (virement électronique, carte de crédit, PayPal, etc.) La date à laquelle la transaction est effectuée. Si la transaction est postdatée, la contribution est apportée à la date précisée par le donateur.
Exemples
  1. Le 23 décembre 2023, Lucie se rend au bureau de campagne pour remettre un chèque de 300 $, daté de la veille. L'agent officiel dépose le chèque le 10 janvier 2024. La contribution a donc été apportée le 23 décembre 2023. L'agent officiel délivre un reçu pour 2023, et le montant compte dans le calcul du plafond des contributions de Lucie pour 2023.
  2. Hassim fait un virement électronique à la campagne du candidat le 23 décembre 2023, mais l'agent officiel ne traite la contribution que le 10 janvier 2024. La contribution a donc été apportée le 23 décembre 2023. L'agent officiel délivre un reçu pour 2023, et le montant compte dans le calcul du plafond des contributions de Hassim pour 2023.
  3. L'agent officiel reçoit un chèque de Janelle par la poste le 5 janvier 2024. Le chèque est daté du 28 décembre 2023, et le cachet de la poste indique le 30 décembre 2023. La contribution a donc été apportée le 30 décembre 2023. L'agent officiel délivre un reçu pour 2023, et le montant compte dans le calcul du plafond des contributions de Janelle pour 2023.
  4. L'agent officiel reçoit un chèque d'André pendant la période électorale et le dépose dans le compte bancaire de la campagne. Quelques jours plus tard, en vérifiant le compte en ligne, il constate que la banque a facturé des frais pour insuffisance de fonds. Aucune contribution n'a été apportée et les frais bancaires constituent une autre dépense de campagne. Si André émet ensuite un autre chèque, la date correspond au moment où la nouvelle contribution est apportée.

Consigner les contributions anonymes

Si des contributions anonymes de 20 $ ou moins sont recueillies lors d'une activité tenue dans le cadre de la campagne, l'agent officiel doit consigner les renseignements suivants :

  • une description de l'activité lors de laquelle les contributions ont été recueillies;
  • la date de l'activité;
  • le nombre approximatif de personnes présentes;
  • le montant total des contributions anonymes acceptées.

Si des contributions anonymes de 20 $ ou moins sont reçues dans d'autres circonstances que lors d'une activité particulière, l'agent officiel consigne le montant total recueilli ainsi que le nombre de donateurs.

Exemple

Des bénévoles de la campagne organisent une soirée vins et fromages, et y invitent les résidents du quartier. Quelque 40 personnes se présentent. Pendant la soirée, une des organisatrices « passe le chapeau » pour recueillir des dons. Elle avise les participants des règles : les contributions anonymes en espèces ne doivent pas dépasser 20 $. À la fin de la soirée, 326 $ ont été recueillis.

Une fois l'activité terminée, l'organisatrice remet les contributions à l'agent officiel, ainsi que les renseignements suivants: une description et la date de l'activité, le nombre approximatif de personnes présentes (40), et le montant total des contributions anonymes (326 $). L'agent officiel consigne les renseignements de l'activité, dépose l'argent dans le compte bancaire de la campagne et déclare les contributions dans le rapport de campagne.

Remettre les contributions anonymes que l'on ne peut pas accepter

Si la campagne reçoit une contribution :

  • soit de plus de 20 $, alors que le nom du donateur est inconnu;
  • soit de plus de 200 $, alors que les nom et adresse du donateur sont inconnus;

l'agent officiel doit sans délai remettre à Élections Canada le montant de la contribution qui excède 20 $ ou 200 $.

Les contributions peuvent être remises à Élections Canada par chèque, fait à l'ordre du receveur général du Canada (et envoyé par la poste au 30, rue Victoria, Gatineau, Québec, K1A 0M6), ou par virement bancaire. Pour effectuer un virement bancaire, communiquez avec le Réseau de soutien aux entités politiques d'Élections Canada pour obtenir les coordonnées du compte et les instructions.

Contributions inadmissibles

L'agent officiel doit s'assurer que les contributions respectent les règles de la Loi électorale du Canada.

Les contributions ci-dessous sont inadmissibles :

  • contributions en espèces de plus de 20 $;
  • contributions de personnes morales, de syndicats, d'associations et de groupes;
  • contributions excédant le plafond;
  • contributions indirectes (un particulier ne peut apporter une contribution en utilisant l'argent, les biens ou les services d'une autre personne ou entité);
  • contributions d'une personne qui n'a ni le statut de citoyen canadien ni celui de résident permanent du Canada;
  • contributions d'un particulier dans le cadre d'un accord concernant la vente de biens ou de services fournis, directement ou indirectement, à un parti enregistré ou à un candidat (par exemple, un candidat ne peut pas convenir d'acheter des pancartes de campagne d'un fournisseur local en échange d'une contribution).

Retourner les contributions inadmissibles ou non conformes

L'agent officiel ne doit pas accepter une contribution qui excède le plafond ni tout autre type de contributions inadmissibles.

L'agent officiel doit retourner ou remettre une contribution (ou le montant excédentaire d'une contribution qui dépasse le plafond) dans les 30 jours suivant la date à laquelle il constate :

  • soit qu'elle est inadmissible;
  • soit qu'elle a été reçue dans le cadre d'une activité de financement réglementée pour laquelle les exigences de publication ou de production de rapports n'ont pas été respectées.

Une contribution inadmissible ou non conforme doit être retournée au donateur ou remise à Élections Canada, selon qu'elle a été utilisée ou non. Si la contribution n'a pas été utilisée, elle est retournée au donateur. Si elle a été utilisée ou s'il est impossible de la retourner, elle est remise à Élections Canada.

Une contribution monétaire est considérée comme utilisée si le solde du compte bancaire de la campagne est tombé en deçà du montant inadmissible ou non conforme à tout moment après la date à laquelle la contribution a été déposée dans le compte.

Les contributions peuvent être remises à Élections Canada par chèque, fait à l'ordre du receveur général du Canada (et envoyé par la poste au 30, rue Victoria, Gatineau, Québec, K1A 0M6), ou par virement bancaire. Pour effectuer un virement bancaire, communiquez avec le Réseau de soutien aux entités politiques d'Élections Canada pour obtenir les coordonnées du compte et les instructions.

Le diagramme 1 illustre comment gérer les contributions inadmissibles ou non conformes selon différents scénarios.

Exemples
  1. L'agent officiel dépose un chèque de 750 $ d'un donateur. Lorsqu'il consigne cette contribution dans ses livres comptables, il constate que cette personne a déjà versé 1 000 $ à la campagne du candidat. Dans les 30 jours, si l'argent n'a pas été dépensé, l'agent officiel doit envoyer au donateur un chèque de 25 $, ce qui correspond à l'excédent de ses contributions par rapport au plafond. Il consigne une contribution retournée de 25 $.

  2. L'agente officielle reçoit un chèque de 2 000 $ d'un donateur. Comme il est évident qu'il s'agit d'une contribution excédentaire, l'agente officielle ne peut pas déposer le chèque. Elle retourne le chèque non encaissé au donateur, et aucune déclaration n'est exigée.

  3. Un particulier apporte une contribution non monétaire à la campagne en permettant l'utilisation d'un local. L'agent officiel se rend compte subséquemment que la valeur commerciale de la location d'un local de ce genre est de 1 775 $, ce qui dépasse le plafond des contributions. Comme le local a été utilisé pendant la campagne, l'agent officiel envoie à Élections Canada un chèque, à l'ordre du receveur général du Canada, égal à l'excédent de la contribution par rapport au plafond, soit 50 $. Il consigne une contribution de 1 725 $, une contribution retournée de 50 $ et une dépense électorale de 1 775 $.

  4. L'agente officielle reçoit un avis d'Élections Canada deux mois après le jour de l'élection. Cet avis indique qu'un particulier qui a versé 1 000 $ à l'association enregistrée et 1 000 $ au candidat a dépassé le plafond des contributions de 275 $ avec la contribution au candidat. Puisque le solde du compte bancaire de la campagne est inférieur au montant inadmissible de 275 $, cette contribution a été utilisée. L'agente officielle doit remettre 275 $ dans les 30 jours suivant la date à laquelle elle a constaté l'inadmissibilité de la contribution. Pour se procurer les fonds nécessaires, elle peut organiser une activité de financement ou demander à l'association ou au parti enregistré de rembourser les 275 $ au nom du candidat. Une fois l'argent obtenu, l'agente officielle envoie à Élections Canada un chèque, à l'ordre du receveur général du Canada, égal au montant excédentaire. Elle consigne une contribution retournée de 275 $.

Note : Ces exemples se fondent sur les plafonds en vigueur pour 2024.

Diagramme 1 : Retourner les contributions inadmissibles ou non conformes

Diagramme 1 : Retourner les contributions inadmissibles ou non conformes

Description de "Diagramme 1 : Retourner les contributions inadmissibles ou non conformes"

Ce diagramme illustre comment gérer les contributions inadmissibles selon différents scénarios.

Si vous avez reçu une contribution monétaire inadmissible, mais que vous ne l'avez pas déposée dans le compte bancaire, retournez-la au donateur. Aucune déclaration n'est exigée.

Si vous avez reçu une contribution non monétaire inadmissible, mais que vous ne l'avez pas acceptée, retournez-la au donateur. Aucune déclaration n'est exigée.

En ce qui concerne les contributions monétaires et non monétaires que vous avez déposées ou acceptées :

  • En premier lieu, déterminez si la contribution a été utilisée. Une contribution monétaire a été utilisée si le solde du compte bancaire de la campagne est inférieur au montant inadmissible après la date à laquelle la contribution a été déposée dans le compte.
  • Si la contribution a été utilisée, envoyez un chèque au montant inadmissible à Élections Canada, à l'ordre du receveur général.
  • Si la contribution n'a pas été utilisée et qu'elle peut être retournée au donateur, retournez-la. Une déclaration est exigée.
  • Si la contribution ne peut être retournée au donateur, envoyez un chèque au montant inadmissible à Élections Canada, à l'ordre du receveur général.

*Une contribution monétaire a été utilisée si le solde du compte bancaire de la campagne est tombé en deçà du montant inadmissible ou non conforme à tout moment après la date à laquelle la contribution a été déposée dans le compte.

**Par exemple, l'adresse du donateur est connue et rien n'empêche le retour de la contribution.